Après un (ancien) bac scientifique spécialité mathématiques, j’ai passé deux années en classe préparatoire littéraire au lycée Condorcet (2020-2022) : à la suite d’une première année générale « hypokhâgne » où j’ai pu profiter des nombreuses options proposées par le lycée (possibilité de suivre deux langues anciennes et deux langues vivantes) j’ai effectué une « khâgne moderne » spécialité histoire-géographie mais où là encore j’ai pu élargir mes horizons grâce aux nombreux cours d’options proposés (Cours de Presse, Latin et Grec et même préparation aux concours des écoles de commerce).

Si j’ai choisi le lycée Condorcet (« choix de la sagesse » selon les mots de ma professeure de philosophie de terminale), c’est parce que le lycée offrait, pour moi, le parfait mélange : renommée de l’enseignement des lycées parisiens mais petit effectif et échelle humaine, émulation entre les élèves mais bonne entente et amitiés durables, richesse du patrimoine et du passé du lycée mais grande accessibilité (Gare Saint Lazare, RER, métro) me permettant de rester « chez papa et maman ». Et en effet, je n’ai pas regretté ce choix : j’ai trouvé à Condorcet à la fois un enseignement passionnant et cultivant, des professeurs à l’écoute bien qu’exigeants, et des camarades stimulants, drôles et attentifs au bien être de chacun. Bref, les Gargantuas et autres Pantagruels ne pourraient trouver à redire que sur la cantine du lycée, mais la nourriture en hypokhâgne, c’est bien connu, est d’abord intellectuelle…

Concernant l’histoire et la géographie, mes matières de spécialité, ces deux années ont été extrêmement riches et formatrices tant du point de vue de l’acquisition des méthodes dans les deux disciplines (dissertations, études des sources, études des cartes des riches collections du lycée) que du point de vue de l’apprentissage grâce à l’enseignement de grande qualité qui est proposé, à la fois riche, nuancé et passionnant. L’effectif réduit favorise l’entraide entre les élèves et la proximité avec les professeurs, toujours prêts à aider les élèves. Ces deux années ont été structurantes dans mon parcours d’abord en confirmant mon goût pour ces deux matières mais aussi en m’apprenant la rigueur méthodologique nécessaire pour les pratiquer.

Si la classe préparatoire est bien souvent exigeante, ingrate, difficile, véritable épreuve avec son lot de douleurs et de déceptions pouvant parfois même, ne le cachons pas, être mal vécue par certains élèves, (combien de peurs face au terrible hors sujet ? combien de remises en question au beau milieu d’une dissertation ? combien de paniques avec son Gaffiot face à sa version de latin ?), il est clair pourtant que la classe préparatoire littéraire du lycée Condorcet, son échelle humaine, les solidarités qu’il s’y crée entre les élèves ainsi que ses professeurs attentifs et à l’écoute constituent un cadre idéal pour que se réalise la belle promesse de la classe préparatoire : que du labeur naisse la satisfaction, que de l’exigence naisse la stimulation, que de l’échec naisse la réussite.

Neven, élève en première année d’histoire à l’ENS de Lyon (2022)