Apprendre l'allemand en France

Tordons d’abord le cou à quelques préjugés

Les Allemands ou les Autrichiens ne sont pas plus racistes que les français, mais nos journalistes traquent le moindre signe qui puisse confirmer ce que tout film de guerre américain montre bien : « Les Allemands sont des méchants ». C’est toujours plus facile d’essayer de confirmer des préjugés que de faire un vrai reportage de fond avec une vraie étude de société.

La langue allemande n’est pas une langue plus laide ou plus gutturale que les autres, c’est le souvenir de l’occupation allemande et les films de guerre ou d’espionnage dans lesquels l’allemand a le mauvais rôle qui donnent cette impression. Trouvez-vous le français, l’anglais et l’espagnol très poétiques quand il s’agit de crier des ordres militaires ?

L’allemand n’est pas plus difficile qu’une autre langue, la façon de l’enseigner en France jusque dans les années 60 était seulement plus ennuyeuse que pour d’autres langues et c’est le souvenir de cet enseignement que gardent certains d’entre vous qui la font passer pour difficile. On peut se débrouiller dans les pays germanophones avec 3 ou 4 ans d’enseignement seulement ! L’allemand est même plus facile que le français et l’espagnol pour les conjugaisons, et de nombreux mots sont compréhensibles (telefonieren, reparieren, Portemonnaie, Garage, Orange, Banane, Tiger, Schokolade, Lampe, Trompete…), les verbes forts sont sensiblement les mêmes que les verbes irréguliers en anglais, la prononciation est simple (seuls deux éléments diffèrent du français) et l’orthographe correspond exactement à la prononciation. Le vocabulaire consiste en un nombre d’éléments de base réduit par rapport au français et à l’anglais, avec lesquels on constitue des mots composés et dérivés. Un faible nombre de règles constantes faciles à manier rend sa grammaire simple (la seule difficulté majeure pour un francophone étant les fameuses déclinaisons).

L’allemand à l’école aujourd’hui :

L’apprentissage des mots et de la grammaire n’est pas une fin en soi : les méthodes modernes d’enseignement créent donc des situations suscitant l’expression vivante et spontanée et utilisent la langue réelle parlée actuellement par les habitants des pays germaniques. La majorité du travail se fait à l’oral avant de passer à l’écrit. Les livres présentent les fêtes et la diversité des pays germanophones et racontent une histoire sous forme de bande dessinée qui illustre les situations quotidiennes que peut rencontrer un enfant de ces pays ayant l’âge de votre enfant. L’apprentissage de listes par cœur a disparu.