Cette brochure est réalisée conjointement par la DGESCO (Direction Générale de l'Enseignement Scolaire) et la DEPP (Direction de l'Évaluation, de la Prospective et de la Performance). Elle présente les principales données statistiques sur les parcours scolaires comparées des filles et des garçons.
L’éducation à l’égalité à l’école
- C’est à l’école, et dès le plus jeune âge, que s’apprend l’égalité entre les sexes. L’apprentissage de l’égalité entre les garçons et les filles est une condition nécessaire pour que, progressivement, les stéréotypes s’estompent et d’autres modèles de comportement se construisent. Basée sur le respect de l’autre sexe, cette éducation à l’égalité, partie intégrante de l’éducation civique, implique notamment la prévention des comportements et violences sexistes.
- Le socle commun des connaissances et des compétences institué par le décret du 11 juillet 2006 identifie précisément le respect de l’autre sexe et le refus des stéréotypes parmi les compétences sociales et civiques que tout élève doit acquérir et développer au cours de sa scolarité obligatoire.
- Dans le cadre des CESC (Comités d’éducation à la santé et à la citoyenneté ), les établissements du second degré sont invités à développer toutes les actions de sensibilisation et de formation qui peuvent apprendre le respect de l’autre, au premier rang desquelles l’éducation à la sexualité.
Les établissements sont incités à inscrire cette préoccupation dans leur règlement intérieur.
Filles et garçons intériorisent encore les stéréotypes
- Malgré quelques signes d’évolution favorable, filles et garçons continuent à se conformer d’abord dans leur orientation, puis dans leur choix de métier, à ce qui est reconnu comme leur domaine respectif de compétence dans les schémas socio-professionnels : 80 % de filles en filière littéraire, 95 % dans la série médico-sociale que les garçons délaissent. Dans le domaine de la production, les filières sont quasi exclusivement masculines.
- À niveau égal dans les disciplines scientifiques, les filles ne s’engagent pas autant que les garçons dans cette voie porteuse d’emplois : 48 % des filles dont les résultats aux évaluations de 6ème en mathématiques les plaçaient dans le quartile supérieur vont en série S, alors que le taux pour les garçons est de 68 %. 64 % des filles qui jugeaient avoir un très bon niveau en mathématiques en fin de collège sont allées en terminales S, contre 78 % de garçons du même profil.
Les filles réussissent mieux que les garçons ...
- Dès l’école primaire, les filles obtiennent de meilleurs résultats scolaires que les garçons et elles redoublent moins. Elles ont de meilleures évaluations en C.E.2 en français mais, dès ce très jeune âge, elles ont de moins bonnes évaluations en mathématiques.
- En 2005, 82,3 % des filles ont obtenu le brevet et seulement 75,6 % des garçons. Elles sont 8,8 % de plus que les garçons à être orientées en seconde générale et technologique. Elles réussissent le baccalauréat à près de 82 % contre 77,7 % de garçons. 68,4 % d’une génération de filles sont aujourd’hui titulaires de ce diplôme, soit 11,5 % de plus que les garçons de la même génération.
... mais elles n’ont pas les mêmes parcours scolaires
- Quelles que soient leur appartenance sociale ou leur réussite scolaire, les filles optent moins que les garçons pour une 1ère scientifique. Elles s’engagent très rarement dans les sections industrielles.
- Moins soucieuses que les garçons des débouchés professionnels, elles hésitent encore à s’engager dans les filières sélectives : un quart de filles seulement en classes préparatoires aux grandes écoles scientifiques.
- Malgré leurs bonnes performances scolaires, les filles ne diversifient pas assez leur choix d’orientation : dans l’enseignement professionnel, 8 filles sur 10 se regroupent dans les 4 spécialités de services (secrétariat, comptabilité, commerce, sanitaire et social) quand les garçons font des choix beaucoup plus variés.
Ce constat met en évidence la persistance des préjugés et des stéréotypes dans la société et sans doute aussi dans l’école.
L’insertion professionnelle des filles pâtit ensuite de l’étroitesse de ces choix de départ.