L'Atelier théâtre

Laetitia, assistante d'éducation, présente l'Atelier théâtre qu'elle anime au collège en 2009-2010.

Quelques principes pour l’atelier théâtre

 

L’atelier théâtre, loin de toute facilité, doit être le lieu de l’effervescence de l’imaginaire et d’une culture partagée.

 

  1. Jouer, c’est s’investir dans la fiction

 

« Jouer du théâtre, c’est pour le sujet, jouer à croire, à se faire croire ou à faire croire aux autres qu’il est un autre que lui-même » Roger Caillois.

Le théâtre, qui est une forme de jeu, ne commence qu’à partir du moment où les individus s’investissent en tant que personnage, dans l’espace de la fiction.

Tous les phénomènes qui interviennent dans l’atelier doivent être envisagés à travers le prisme fondamental du jeu qui les relie tous.

Seul le jeu, par ses exigences, ses vertus et sa portée culturelle semble en mesure de donner les clés de l’atelier. Et seule la fiction semble susceptible de propulser les individus hors d’eux-mêmes et de venir en aide à celles et ceux pour qui la question de liberté et de la page blanche est terrifiante – et ils sont nombreux !

La fiction alimente, structure l’atelier et lui donne une logique. Pour faire jouer les participants et les faire entrer en théâtre : racontons-leur des histoires, donnons-leur des situations.

 

  1. La fiction est un réservoir de jeu

 

Au lieu de commencer par un programme de jeu et d’exercices déconnectés du théâtre à faire, c’est l’analyse dramaturgique de texte, ou la fiction à jouer, qui va fournir les propositions de jeu. L’intervenant repère et prépare tous les éléments qui semblent nécessaire pour mettre en jeu la fiction. Les improvisations ne sont plus à vide : elles servent à découvrir et à comprendre ce qui se raconte, les exercices ne sont plus sans rime ni raison – on adapte et on invente des jeux en fonction des différents épisodes.

 

  1. Le jeu se situe entre fantaisie et maîtrise, dans une dynamique de créativité

« La créativité se définit comme ce qui s'oppose à la répétition et à l'habitude. » 

            Il n'y a pas de créativité sans contraintes. En fonction de la scène ou du sujet à étudier, de ses thèmes, de ses situations, l'intervenant constitue un répertoire d'inducteurs (objets divers : fleurs, pneus..., espace : palette, banc...tissus, iconographie...) qui vont servir de tremplin pour l'imagination et de contraintes fécondes pour le groupe. Loin d'enfermer les joueurs, les contraintes ouvrent des possibles.

  1. La brièveté du jeu en garantit l'intensité

Le secret du jeu théâtral réside dans la tension. On ne gagne rien à diluer le jeu dans des improvisations trop longues et trop compliquées. Mieux vaut une séquence de jeu très courte (de 30 secondes à 2 minutes) maîtrisée, avec toujours le soutien d'une fiction. Il en va de même pour les actions, une seule chose à jouer à la fois pour s'investir à fond dans ce que l'on joue.

 

  1. Jouer, c'est faire

« Nous commençons par le silence car la parole oublie le plus souvent la racine dont elle est issue (...) on se tait pour mieux comprendre le dessous des mots ».

            Les mots ne remplacent pas l'action. Il vaut mieux faire précéder le dire par le faire, pour que la parole s'appuie sur des fondations solides. D'abord sans les mots, on concentre le jeu sur la présence, l'être-là, l'action. Ensuite le texte se greffe pour qu'il agisse comme une caisse de résonance.

  1. Jouer, c'est éprouver du plaisir et susciter l'intérêt

Le plaisir est une des dimensions du jeu qu'il ne faut jamais perdre de vue : « plaisir d'émouvoir et se s'émouvoir, plaisir de faire peur et de faire trembler, plaisir de distraire et d'instruire, plaisir de bouger, de parler, plaisir de la légèreté ou du propos engagé, plaisir de se métamorphoser et d'étonner, plaisir du beau et du laid, plaisir de la vivacité et du calme.... »

 Un des bonheurs de l'atelier est aussi de passer des plaisirs de jeu libre, créatif, inventif, aux plaisirs de jeu maîtrisé et partagé, où l'on découvre la finesse de l'interprétation. L'animation relève aussi de l'art de la composition : en sachant varier les ambiances, les émotions, on préserve les participants de l'ennui comme de l'angoisse – qui sont les deux grands ennemis du jeu!

 

 

Les règles de l’atelier théâtre

 

Du côté de l’animateur : instituer le cadre de jeu

-         Préparer la salle

-         Délimiter précisément l’espace de jeu

-         S’installer à la lisière du jeu et des spectateurs

-         Eviter de parler en premier sur le jeu

-         Cadrer les participants

-         Encourager et valoriser les joueurs

-         Laisser la liberté de ne pas jouer

 

Fonctionnement et organisation du groupe

-         Cercle de début d’atelier

-         Pas de passage en solitaire d’emblée, dynamique collective

-         Tirage au sort

-         Minutage du temps de jeu

-         Cercle de parole de fin

-         Rangement du matériel et de l’espace

 

Règles du côté des joueurs

-         On est un autre et tout intervient sous couvert de la fiction

-         On fait semblant, comme si…

-         On ne se critique pas soi-même

-         Les postes de jeu sont à tout moment interchangeables et ne sont la propriété de personne : tout le monde essaye tous les rôles

-         Etre à l’écoute des propositions des autres

 

Règles de jeu pour les spectateurs

-         On apprend autant en regardant qu’en jouant

-         On s’aligne sur le même rang sans s’avachir

-         On respecte l’expression des autres

-         On évite de porter des jugements de valeur sur le jeu des autres de manière sauvage : on tente de comprendre ensemble pourquoi le jeu fonctionne ou pourquoi ça a du mal à jouer

-         Bienveillance

 

Quelques principes pour l’atelier théâtre

 

L’atelier théâtre, loin de toute facilité, doit être le lieu de l’effervescence de l’imaginaire et d’une culture partagée.

 

  1. Jouer, c’est s’investir dans la fiction

 

« Jouer du théâtre, c’est pour le sujet, jouer à croire, à se faire croire ou à faire croire aux autres qu’il est un autre que lui-même » Roger Caillois.

Le théâtre, qui est une forme de jeu, ne commence qu’à partir du moment où les individus s’investissent en tant que personnage, dans l’espace de la fiction.

Tous les phénomènes qui interviennent dans l’atelier doivent être envisagés à travers le prisme fondamental du jeu qui les relie tous.

Seul le jeu, par ses exigences, ses vertus et sa portée culturelle semble en mesure de donner les clés de l’atelier. Et seule la fiction semble susceptible de propulser les individus hors d’eux-mêmes et de venir en aide à celles et ceux pour qui la question de liberté et de la page blanche est terrifiante – et ils sont nombreux !

La fiction alimente, structure l’atelier et lui donne une logique. Pour faire jouer les participants et les faire entrer en théâtre : racontons-leur des histoires, donnons-leur des situations.

 

  1. La fiction est un réservoir de jeu

 

Au lieu de commencer par un programme de jeu et d’exercices déconnectés du théâtre à faire, c’est l’analyse dramaturgique de texte, ou la fiction à jouer, qui va fournir les propositions de jeu. L’intervenant repère et prépare tous les éléments qui semblent nécessaire pour mettre en jeu la fiction. Les improvisations ne sont plus à vide : elles servent à découvrir et à comprendre ce qui se raconte, les exercices ne sont plus sans rime ni raison – on adapte et on invente des jeux en fonction des différents épisodes.

 

  1. Le jeu se situe entre fantaisie et maîtrise, dans une dynamique de créativité

« La créativité se définit comme ce qui s'oppose à la répétition et à l'habitude. » 

            Il n'y a pas de créativité sans contraintes. En fonction de la scène ou du sujet à étudier, de ses thèmes, de ses situations, l'intervenant constitue un répertoire d'inducteurs (objets divers : fleurs, pneus..., espace : palette, banc...tissus, iconographie...) qui vont servir de tremplin pour l'imagination et de contraintes fécondes pour le groupe. Loin d'enfermer les joueurs, les contraintes ouvrent des possibles.

4.      La brièveté du jeu en garantit l'intensité

Le secret du jeu théâtral réside dans la tension. On ne gagne rien à diluer le jeu dans des improvisations trop longues et trop compliquées. Mieux vaut une séquence de jeu très courte (de 30 secondes à 2 minutes) maîtrisée, avec toujours le soutien d'une fiction. Il en va de même pour les actions, une seule chose à jouer à la fois pour s'investir à fond dans ce que l'on joue.

 

5.      Jouer, c'est faire

« Nous commençons par le silence car la parole oublie le plus souvent la racine dont elle est issue (...) on se tait pour mieux comprendre le dessous des mots ».

            Les mots ne remplacent pas l'action. Il vaut mieux faire précéder le dire par le faire, pour que la parole s'appuie sur des fondations solides. D'abord sans les mots, on concentre le jeu sur la présence, l'être-là, l'action. Ensuite le texte se greffe pour qu'il agisse comme une caisse de résonance.

6.      Jouer, c'est éprouver du plaisir et susciter l'intérêt

Le plaisir est une des dimensions du jeu qu'il ne faut jamais perdre de vue : « plaisir d'émouvoir et se s'émouvoir, plaisir de faire peur et de faire trembler, plaisir de distraire et d'instruire, plaisir de bouger, de parler, plaisir de la légèreté ou du propos engagé, plaisir de se métamorphoser et d'étonner, plaisir du beau et du laid, plaisir de la vivacité et du calme.... »

 Un des bonheurs de l'atelier est aussi de passer des plaisirs de jeu libre, créatif, inventif, aux plaisirs de jeu maîtrisé et partagé, où l'on découvre la finesse de l'interprétation. L'animation relève aussi de l'art de la composition : en sachant varier les ambiances, les émotions, on préserve les participants de l'ennui comme de l'angoisse – qui sont les deux grands ennemis du jeu!

 

 

Les règles de l’atelier théâtre

 

Du côté de l’animateur : instituer le cadre de jeu

-         Préparer la salle

-         Délimiter précisément l’espace de jeu

-         S’installer à la lisière du jeu et des spectateurs

-         Eviter de parler en premier sur le jeu

-         Cadrer les participants

-         Encourager et valoriser les joueurs

-         Laisser la liberté de ne pas jouer

 

Fonctionnement et organisation du groupe

-         Cercle de début d’atelier

-         Pas de passage en solitaire d’emblée, dynamique collective

-         Tirage au sort

-         Minutage du temps de jeu

-         Cercle de parole de fin

-         Rangement du matériel et de l’espace

 

Règles du côté des joueurs

-         On est un autre et tout intervient sous couvert de la fiction

-         On fait semblant, comme si…

-         On ne se critique pas soi-même

-         Les postes de jeu sont à tout moment interchangeables et ne sont la propriété de personne : tout le monde essaye tous les rôles

-         Etre à l’écoute des propositions des autres

 

Règles de jeu pour les spectateurs

-         On apprend autant en regardant qu’en jouant

-         On s’aligne sur le même rang sans s’avachir

-         On respecte l’expression des autres

-         On évite de porter des jugements de valeur sur le jeu des autres de manière sauvage : on tente de comprendre ensemble pourquoi le jeu fonctionne ou pourquoi ça a du mal à jouer

-         Bienveillance