Dans le cadre de l'étude du Cid de Corneille en oeuvre intégrale, Madame Marie-Line Miquel (collège Georges Braque 13e) a invité ses élèves de Quatrième Rugbyman (section Sport Etudes) à pasticher et parodier la célèbre tirade de Don Diègue  (acte I scène 4). 

La consigne donnait le choix aux élèves de reprendre la déploration de Don Diègue au sujet d'une matière scolaire ou d'un sport d'équipe. 
Il s'agissait initialement de proposer aux élèves d'imiter le discours tragique pour les amener à évoquer librement leur scolarité ou leur passion sportive. 

Vingt des vingt-neuf élèves (principalement les garçons) ont choisi le sport. 

"Ô sport, ô concurrence, ô équipe ennemie!

N'ai-je donc tant joué que pour cette dure partie?

Et ne suis-je blessé au poignet 

Que pour voir en un match tant de mêlées?

Mon pied qu'avec respect toute l'équipe admire,

Mon pied qui tant de fois m'a servi à courir,

Tant de fois affermi le score,

Trahit donc le collectif et pare au corps à corps?

Ô cruel ballon cabossé!

Oeuvre de tant de passes en une course effacée!"

Cette proposition de réécriture a abouti à l'évocation d'enjeux humains et éthiques propres aux sports d'équipe sur le mode tragique, et a ouvert une piste fructueuse pour aborder l'univers et la langue de la tragédie classique. 

Madame Marie-Line Miquel livre quelques pistes d'activités littéraires possibles au collège et au lycée, permettant de s'approprier de nombreuses dimensions de la tragédie classique à travers le sport. Les sujets de débat sont à adapter en fonction de l'âge des élèves. Pour l'écriture d'un dilemme autour de la question du dopage, les élèves de quatrième et troisième y seront peut-être peu sensibles  : ils n'en parlent pas, ils sont même silencieux sur le sujet, ils sont jeunes et se considèrent comme intègres. Des lycéens pourront certainement envisager cette question sous un angle réaliste, à l'appui d'une information journalistique sur le sujet.