Cette séquence permet aux élèves de 4e de comprendre quelques caractéristiques du régime napoléonien : son installation par le coup d’État du 18 brumaire, les réformes mises en place pour stabiliser l’État après la période révolutionnaire et les pratiques dictatoriales. Par Dominique Gamache, professeure à la cité scolaire Jean-de-La Fontaine, Paris XVIe, et Jean-Luc Kharitonnoff, professeur au collège Léon-Gambetta, Paris XXe.
Repères annuels de programmation : Thème 1. « Le XVIIIe siècle. Expansions, Lumières et révolutions. ». Sous-thème 3 : « La Révolution française et l’Empire : nouvel ordre politique et société révolutionnée en France et en Europe. »
Extraits des démarches et contenu d’enseignement concernés par l'activité : « On caractérise les apports de la Révolution française, dans l’ordre politique aussi bien qu’économique et social non seulement en France mais en Europe dans le contexte des guerres républicaines et impériales. On rappelle l’importance des grandes réformes administratives et sociales introduites par la Révolution puis l’Empire. »
Principaux repères chronologique à construire (fiche Éduscol)
1799-1814/1815 : Napoléon Bonaparte au pouvoir
Caractériser le régime napoléonien en montrant :
Problématique : comment Napoléon Bonaparte veut-il stabiliser l’État après la Révolution ?
• Vidéo commentant le tableau Allégorie du 18 brumaire ou la France sauvée d’Antoine-François Callet
• Dossier documentaire présentant les principales réformes visant à stabiliser l’État
• Texte extrait de De Buonaparte et des Bourbons, de François-René de Chateaubriand (1814)
• Fiches d’activités pour les élèves et propositions de correction
I. Le programme de Napoléon Bonaparte : « sauver la France »
Après que le professeur a présenté Napoléon Bonaparte et le contexte du coup d’État, les élèves visionnent une courte vidéo qui commente le tableau d’Antoine François Callet, Allégorie du 18 brumaire ou La France sauvée.
- Ils présentent l’œuvre. Antoine François Callet est un artiste très en vogue à la fin de l’Ancien Régime et jusqu’à la Restauration. Peintre officiel depuis Louis XVI, il commémore ici le coup d’État du 18 brumaire. Cette grande esquisse (huile sur toile, 101 x 125 cm) est une allégorie commandée par le Consulat pour le château des Tuileries, au lendemain de la victoire de Marengo. Elle est exposée au Salon de 1800 et dans d’autres lieux publics. (À la demande de Louis-Philippe, une version plus grande et légèrement différente a été installée sur le plafond de la salle du Sacre du château de Versailles, aménagée à la gloire de Napoléon Ier.)
- Ils annotent ensuite une reproduction du tableau pour en distinguer les différents éléments et en identifier leur portée symbolique.
- Ils classent ces différentes informations pour mettre en avant deux aspects importants qui fondent la puissance de Bonaparte : ses victoires et son prestige militaire d’une part, une volonté d’ordre et de stabilité d’autre part.
Ils concluent sur la propagande propre au régime.
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II. La mise en œuvre : stabiliser le régime
Les élèves s’approprient les principales réformes de Napoléon Bonaparte cherchant à rétablir un ordre politique stable après la période révolutionnaire. Ils étudient un dossier documentaire présentant les « masses de granit » et autres réformes. Ils associent des images les illustrant à leur domaine respectif et à leurs objectifs :
- réforme administrative : les préfets de 1800 ;
- réforme juridique : le code civil de 1804 ;
- réforme religieuse : le concordat de 1801 ;
- réforme éducative : les lycées publics de 1802 ;
- réforme politique : instauration d'une nouvelle monarchie de 1804.
Ils comprennent ainsi que Napoléon met fin à l'instabilité révolutionnaire et renforce l'autorité et les services de l'État.
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III. Les limites : un régime dénoncé
Les élèves étudient un extrait de De Buonaparte et des Bourbons.
D'abord chargé de diverses missions diplomatiques par Napoléon, François-René de Chateaubriand, déjà auteur d'Atala, de René et du Génie du christianisme, devient un farouche opposant à Napoléon après l'exécution du duc d'Enghien (1804). En 1814, avant la première abdication, il rédige dans une brochure un virulent pamphlet contre Napoléon qui l'a exilé hors de Paris.
Les élèves relèvent dans l'extrait les critiques formulées par Chateaubriand. Elles permettent d'enseigner deux aspects négatifs du régime de Napoléon : la dictature et le bilan meurtrier des campagnes militaires, en contrepoint de la propagande étudiée dans la première partie. À cette occasion, le professeur peut développer les pratiques dictatoriales du régime (par exemple : la centralisation et la personnalisation du pouvoir, la police de Fouché, les mouchards, l'absence de liberté de presse, l'emprisonnement et l'exil des opposants, l'exécution du duc d'Enghien).
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