Le thème du « déclassement » social s’est désormais imposé dans les débats public et scientifique. Le constat des sociologues semblant conforter le ressenti, en particulier des classes moyennes, concernant la « panne de l’ascenseur social » et même sa tendance, récente, à devenir un « descenseur social » ! C.Peugny, dans l’introduction, définit le déclassement en identifiant 3 définitions distinctes mais qui se recoupent, au moins partiellement.  Il indique que, comme pour l’insécurité, il faut distinguer le phénomène lui-même de la peur de celui-ci (peur qui peut reposer sur une surrestimation du phénomène) ; cependant, la montée du déclassement et de la peur de celui-ci reflète la montée du pessimisme dans la population. La 1^ère partie traite, à partir de textes de R.Castel tiré de « La montée des incertitudes » (Ed. du Seuil. 2009), de la nature et des conséquences de cette montée du déclassement. La 2^ème partie montre que le déclassement intergénérationnel reflète la progression d’un phénomène inédit : la mobilité sociale descendante (articles de L.Chauvel, M.Koubi, de C.Baudelot et R.Establet…). La 3^ème partie décrit le déclassement au cours du cycle de vie : les formes individuelles et collectives d’appauvrissement (article d’ E.Maurin), le déclassement qui affecte particulièrement une partie des classes moyennes (article de L.Chauvel) et les conséquences sociales et politiques de ce déclassement (articles de R.Castel, C.Peugny et O.Schwartz…).Enfin, la dernière partie est consacrée à l’étude du déclassement subi par les diplômés, reflet de la dévalorisation des titres scolaires (articles de M.Duru-Bellat, d’E.Maurin, de P.Merle, de S.Beaud, de L-A. Vallet et P.Selz). Numéro très intéressant et très utilisable, en SES en Terminale par exemple.