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La sociologie comme science

R.Boudon.

Coll.Repères. Ed. La Découverte. Oct. 2010

déplore qu’à partir des années 1960, la production sociologique soit devenue foisonnante et fragmentée à l’extrême, perdant ainsi de vue l’ambition initiale de saisir le social dans sa globalité afin d’en comprendre le fonctionnement. Dans le 1er chapitre, il évoque ses années d’apprentissage : pourquoi il a choisi la sociologie ; l’influence de Lazarsfeld et de Merton ; la place qu’il réserve dans ses analyses aux statistiques ; ses critiques contre la sociologie structuraliste et structuralo-marxiste (dominante alors). Le 2ème chapitre est consacré à « L’inégalité des chances », son ouvrage inaugural dans lequel il met à l’épreuve son « individualisme méthodologique » reposant sur 2 postulats : « les phénomènes sociaux sont l’effet de comportements individuels compréhensibles » et « les causes d’un comportement résident dans le sens qu’il revêt pour l’individu ». Il justifie cette posture sociologique et réfute certaines critiques qui lui ont été faites. Quelques fortes (et pertinentes !) réflexions sur ce que l’Ecole est devenue en France, sur les raisons de cette évolution ainsi que sur les remèdes qu’il conviendrait d’y apporter.  Il exprime aussi son intérêt pour les croyances collectives et expose sa « théorie de la rationalité ordinaire », selon laquelle « tout acte, toute croyance sont l’effet de raisons impersonnelles et personnelles paramétrées par le contexte et perçues par l’individu comme plus fortes que d’évenuelles raisons alternatives ». Le dernier chapitre lui donne l’occasion de proposer des explications aux spécificités (souvent « négatives » !) de la démocratie française. L’ensemble renvoie l’image d’un penseur puissant et subtil, peu conventionnel et peu soucieux de plaire. Une lecture hautement recommandable à tout « apprenti » sociologue et même aux sociologues plus éprouvés !