Questions
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- J’ai beaucoup d’élèves en difficulté. Trop d’enfants de ma classe relèvent d'une aide
- J’ai l’impression d’une impuissance avec un élève, j’ai tout essayé. A certains moments, je me dis ''j’arrête, ça sert à rien, c’est de l’acharnement''. L’élève se bloque, il en a assez.
- Que faire des élèves en très grande difficulté qui sont parfois ''exclus de l’aide" parce qu'elle ne leur ''sert à rien''?
- N’est-il pas souhaitable de proposer une aide également à des élèves ordinaires pour stimuler les élèves en difficulté?
- Par exemple, pour les groupes de langage, ne faudrait-il pas prendre des élèves ''bons parleurs'' pour stimuler les élèves en difficulté, bien que ce ne soit pas eux qui soient en difficulté?
- Ne peut-on utiliser l’aide pour approfondir certaines notions avec des élèves très à l’aise, pour leur permettre d’aller plus loin dans leurs acquisitions?
- Si l’on retient deux types de difficulté, les difficultés qui tiennent particulièrement aux apprentissages de base et les difficultés qui tiennent davantage aux attitudes, peut-on regrouper ou faut-il séparer les élèves en fonction de ces types de difficultés?
- Les difficultés ne relèvent pas toujours uniquement du français et des mathématiques. Le domaine ''Devenir élève'' peut poser problème. Relève-t-il uniquement du RASED?
- Peut-on envisager que l'aide soit proposée à tous les élèves d'une classe de petite section maternelle dans un objectif de prévention?
- En maternelle, il semblerait que souvent les élèves de petite section n’aient pas encore ''droit'' à une aide, car l’on se refuse parfois à parler de difficultés à cet âge. De toute manière, quand pourrait-on placer l’aide pour les enfants de petite section?
Réponses
J’ai beaucoup d’élèves en difficulté. Trop d’enfants de ma classe relèvent de l’aide
Situations de classe à privilégier avant de passer à l'aide
- pour des difficultés passagères, l’enseignant cherchera à ne pas se cantonner à des travaux collectifs identiques pour tous, mais adaptera certaines des activités de classe et différenciera régulièrement ;
- des élèves rencontrent des difficultés importantes et ont besoin d’un étayage significatif de l’enseignant : il importe dans ce cas de régulièrement placer en autonomie les autres enfants pour une tâche précise (à leur portée et non occupationnelle) et de se consacrer à un groupe restreint d’élèves très soutenu par l’enseignant, avec un temps spécifique pour un groupe à une table ou auprès du tableau.
- Si un nombre important d’élèves, en plus d’une aide en classe, doit bénéficier d’un temps privilégié en tout petit groupe pendant le temps d’aide personnalisée, un roulement est possible pour que tous ces élèves y participent.
À quel moment déclare-t-on un élève "en difficulté" ?
- Dans un premier temps, établir un premier diagnostic en classe à partir d’une analyse précise permettra de ne pas céder trop vite à la tentation de l’étiquetage "élève-en-difficulté" : apprendre, c’est parcourir un chemin semé d’obstacles plus ou moins faciles à surmonter. Quelles réponses à la "difficulté" ont déjà été mises en œuvre ? Si elles ont échoué, pourquoi ?
- Dans un deuxième temps, la réflexion avec l’équipe de l’école (conseil de cycle, concertation avec le RASED par exemple) amène à définir les priorités et à répartir les élèves en fonction de la spécificité et de l’urgence des aides, voire à solliciter aussi des aides plus adaptées aux difficultés repérées (psychologue scolaire, assistante sociale, etc.).
J’ai l’impression d’une impuissance avec un élève, j’ai tout essayé. A certains moments, je me dis ''j’arrête, ça sert à rien, c’est de l’acharnement''. L’élève se bloque, il en a assez.
L’entretien avec l’élève peut permettre de parvenir à le considérer autrement et à le remobiliser.
La prise en charge d’élèves par un enseignant d’une autre classe a l’avantage d’offrir un regard nouveau, et peut-être plus positif, vis-à-vis d’un élève en difficulté.
Certains élèves sont gênés, voire parasités par la relation avec l’enseignant, par le regard qu’il porte sur eux ou qu’il croit qu’il porte sur eux, par leur place dans le groupe-classe (en se comparant aux autres). La prise en charge par un autre adulte dans un autre groupe peut libérer de cette pression et rendre l’élève plus disponible pour les apprentissages, en favorisant une concentration plus aisée. Cependant, il conviendra de veiller à prévenir et limiter :
- de la part de l’enfant, le sentiment éventuel de rejet du groupe-classe
- de la part de l’enseignant, le sentiment d’échec ou de dépossession, la réticence à accepter la réalité d’une difficulté relationnelle
Lorsqu'une difficulté vraiment importante apparaît, le maître de la classe, dans le cadre de l'équipe pédagogique, mobilise les dispositifs d'aide correspondant aux besoins des élèves. Ce cadre de travail lui permet de ne pas être seul face aux difficultés constatées et de s’appuyer sur l’ensemble des moyens disponibles.
Que faire des élèves en très grande difficulté qui sont parfois ''exclus de l’aide'' parce qu'elle ne leur ''sert à rien'' ?
- L’aide est une réponse possible, mais elle n’est pas la seule. Certaines difficultés vécues par les élèves peuvent exiger des adaptations plus substantielles. L’enseignant peut faire appel au RASED ou encore au directeur d’école afin d’organiser une équipe éducative pour l’élève qui présente des difficultés marquées, exigeant une analyse approfondie et un accompagnement spécifique. Les aides s’organiseront dans différents cadres (PPRE, PAS, PAI, PPS) en faisant appel, si besoin, à des partenaires extérieurs (soins médicaux, suivi social).
- Certains élèves relèvent effectivement, du fait de leurs très grandes difficultés, de l’aide spécialisée. Il est tout à fait envisageable que l’enseignant spécialisé intervienne pendant le temps d’aide personnalisée en aide spécialisée, évitant ainsi à l’élève de sortir de la classe pendant le temps ordinaire. Il est également possible de travailler, au sein de la classe, en co-intervention. L’emploi du temps de l’enseignant spécialisé est modulable.
- Dans d’autres cas, la capacité d’attention de l’élève, sa fatigabilité, sa fragilité, invitent à préférer la recherche d’une mobilisation la plus intensive possible pendant les 24h ordinaires, en excluant l’aide personnalisée, du moins pendant une partie de l’année ; des essais peuvent être de loin en loin retentés sur un point précis, pour une séance ponctuelle (par exemple, pour aider l’élève à découvrir une nouvelle notion qui va être présentée en classe, lui proposer des entraînement intensifs, le préparer à une évaluation, lui offrir un temps pour réfléchir à une difficulté qu’il rencontre, etc.)
- Certains enfants, rencontrant de très grandes difficultés, restent mobilisables sur des activités qui leur sont adaptées pendant le temps privilégié d’aide personnalisée ; elle leur est donc utile. Le rapport très privilégié avec l’enseignant pendant l’aide personnalisée, dans un groupe réduit, peut contribuer à encourager l’élève dans ses progrès, même très lents, en le stimulant pour les temps en groupe-classe.
N’est-il pas souhaitable de prendre en aide personnalisée également des élèves ordinaires pour stimuler les élèves en difficulté ?
- Seuls les élèves rencontrant des difficultés doivent bénéficier de l’aide personnalisée.
- Toute l’attention de l’enseignant leur est alors consacrée.
Par exemple, pour les groupes de langage, ne faudrait-il pas prendre des élèves ''bons parleurs'' pour stimuler les élèves en difficulté, bien que ce ne soit pas eux qui soient en difficulté ?
Cette situation est tout à fait utilisable pendant le temps ordinaire de classe. Pendant le temps d’aide personnalisée, seuls les élèves rencontrant des difficultés doivent en bénéficier.
De nombreuses situations et supports favorisent le développement de :
- l’expression orale (situations de communication telles celles utilisées en langues vivantes, marionnettes, jeux de rôles, reformulation des paroles des personnages d’un récit)
- l’acquisition lexicale (imagiers, etc.)
permettant aux élèves de répéter, d’utiliser le mot acquis, de reprendre la tournure découverte, dans le même contexte, puis dans un autre contexte, etc.
Ne peut-on utiliser l’aide personnalisée pour approfondir certaines notions avec des élèves très à l’aise, pour leur permettre d’aller plus loin dans leurs acquisitions ?
- Seuls les élèves rencontrant des difficultés bénéficient de l’aide personnalisée.
- C’est dans la classe, en différenciant à certains moments que les très bons élèves peuvent aussi trouver des propositions correspondant à leurs besoins.
Si l’on retient deux types de difficulté, les difficultés qui tiennent particulièrement aux apprentissages de base et les difficultés qui tiennent davantage aux attitudes, peut-on regrouper ou faut-il séparer les élèves en fonction de ces types de difficultés ?
Si l’on distingue deux types de difficulté
- ce qui relève de la maîtrise des compétences, des connaissances, des stratégies de résolution de problème, etc.
- et ce qui est plus relatif aux attitudes : manque de confiance en soi, sentiment d’impuissance ou de toute-puissance, malentendus sur ce qu’on vient faire à l’Ecole, sur ce qu’il faut faire pour "réussir", recherche de la subjectivité de la relation ("je travaille avec toi parce que je t’aime bien" sous-entendant vite "je ne travaille pas si tu n’es pas tout à côté de moi")
est-il judicieux de mélanger les enfants qui ont des difficultés de l’un ou l’autre type ?
Réponse
- Le maître de la classe met en œuvre l’aide personnalisée et les modalités de travail. C’est à lui qu’il revient de juger des choix qui répondent aux besoins spécifiques de chaque élève ; par conséquent, il n’existe pas de réponse unique.
- Dans tous les cas, pendant le temps d’aide personnalisée, le groupe est constitué d’un nombre très réduit d’élèves et l’action de l’enseignant peut par conséquent être individualisée si nécessaire. Si les objectifs sont clairement énoncés et s’il n’existe pas d’antagonismes entre les élèves, tous les regroupements sont envisageables pour travailler des compétences, consolider des connaissances, développer des savoir-faire, des savoir-être, répondre à des besoins ponctuels.
- Enfin, les difficultés ne sont pas toujours si cloisonnées : et ce qui relève de l’estime de soi est très lié à la réussite ou non dans les activités scolaires : raison de plus pour mêler les enfants…
Les difficultés ne relèvent pas toujours uniquement du français et des mathématiques. Le domaine ''Devenir élève'' peut poser problème. Relève-t-il uniquement du RASED ?
Tout élève qui rencontre à un moment donné des difficultés peut se voir proposer une aide personnalisée. Le domaine "Devenir élève" fait partie des apprentissages et, à ce titre, peut faire l’objet d’un groupe d’aide.
"Devenir élève" concerne, par exemple
- la nécessaire acceptation des règles : le retour sur les transgressions, peut, dans le cas de séances construites par l’enseignant, par l’échange oral, par l’expression écrite, par le recours à tout autre support, être l’objet d’une aide personnalisée ; il est également possible de travailler, notamment à l’école maternelle, à partir de jeux de société, la coopération, la reconnaissance et le respect de l’autre
- la réalisation de tâches scolaires, telles que la mise au travail, la compréhension suivie de l’exécution de consignes, des rituels matériels, le repérage dans les apprentissages, des méthodes de travail, peuvent en petit groupe, pendant l’aide personnalisée, constituer des domaines de progrès efficaces. Tout élève qui rencontre à un moment donné des difficultés peut se voir proposer une aide personnalisée. Le domaine "Devenir élève" fait partie des apprentissages et, à ce titre, peut faire l’objet d’un groupe d’aide.
Peut-on envisager que l'aide personnalisée soit proposée à tous les élèves d'une classe de petite section maternelle dans un objectif de prévention ?
- Des aides à l’adaptation à l’école, préventives, peuvent exister en tout début d’année sur les temps éducatifs (déjeuner, début de la sieste) lorsqu’une grande partie des enfants n’a pas connu de structure collective, du type crèche, et de surcroît appartient à une famille qui a une connaissance réduite de la vie scolaire française ; dans ce cas, l’enseignant a une action de prévention, sur une durée brève, et exerce son observation, prend des notes sur les adaptations difficiles.
- Cette organisation exceptionnelle est l’objet de l’autorisation de l’inspecteur de l'éducation nationale, chargé de la circonscription, qui de toute manière valide l’organisation de l’aide personnalisée dans l’école et à qui il revient d’apprécier en fonction du contexte le bien-fondé de ce type d’initiative.
En maternelle, il semblerait que souvent les élèves de petite section n’aient pas encore ''droit'' à l’aide personnalisée, car l’on se refuse parfois à parler de difficultés à cet âge. De toute manière, quand pourrait-on placer l’aide personnalisée pour les enfants de petite section ?
- Des difficultés d’apprentissage apparaissent dès le début du cycle 1 ; ces difficultés pour certains élèves persisteront ; les élèves de la fin de l’année civile sont sur-représentés parmi ces élèves. Par conséquent il importe de faire bénéficier les élèves qui en ont besoin d’une aide possible.
Questions
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- Un élève peut-il bénéficier à la fois de l’aide personnalisée et de l’aide spécialisée ?
- En plus de l’aide personnalisée, j’ai demandé au RASED une prise en charge pour un élève, mais j’ai eu un refus ! Qui doit décider ?
- Dans certains cas, les enseignants ont choisi des thèmes de travail et se sont répartis les élèves en fonction de leurs compétences professionnelles ou leurs domaines de prédilection. Est-ce possible ?
- Peut-on prendre un groupe à deux enseignants ?
Réponses
Un élève peut-il bénéficier à la fois de l’aide personnalisée et de l’aide spécialisée ?
Oui, de façon successive ou pendant la même période, et en fonction de conditions particulières.
- L'aide personnalisée peut se révéler insuffisante
- L’aide personnalisée peut se révéler inadaptée
Les élèves en question
- soit présentent des difficultés marquées qui exigent, après une analyse approfondie, une aide spécifique
- soit manifestent des besoins particuliers en relation avec une déficience sensorielle ou motrice ou des atteintes perturbant leur fonctionnement cognitif et psychique ou leur comportement
Pour aider ces élèves, les enseignants spécialisés (RASED) apportent des compétences spécifiques (dominante pédagogique ou rééducative).
Quand un élève relève successivement, voire concomitamment, de l'aide personnalisée et de l'aide spécialisée, il convient de garantir la complémentarité entre les deux modes d'action. Lorsque la difficulté scolaire est importante, les aides sont coordonnées et évaluées dans le cadre
- d’un PPRE (programme personnalisé de réussite éducative) : plan coordonné d’actions formalisé dans un document discuté avec les parents, qui précise les objectifs, les modalités, les échéances et les modes d’évaluation
- ou d’un PAS (projet d’aide spécialisé), rédigé par l’enseignant spécialisé qui décrit les éléments caractérisant la situation de l'élève, énonce les objectifs visés, prévoit la démarche et les supports qui vont organiser l'action, donne une estimation de sa durée, indique les modalités de son évaluation
En plus de l’aide personnalisée, j’ai demandé au RASED une prise en charge pour un élève, mais j’ai eu un refus ! Qui doit décider ?
Des difficultés de fonctionnement ou des incompréhensions
L’enseignant estime parfois que l’élève relève de l’aide spécialisée et personnalisée, mais … "on n’a pas voulu me le prendre"
Plusieurs cas peuvent se présenter
- les collègues du RASED, après analyse de la situation en réunion de concertation, estiment parfois que tout n’a pas encore été fait en classe, par la pédagogie différenciée et en aide personnalisée ; un échange pédagogique s’impose sur les manières de faire
- les contraintes du RASED imposent d’aider prioritairement d’autres élèves que celui que l’enseignant souhaiterait voir aidé par le RASED ; dans ce cas, les suggestions du RASED s’imposent aussi pour aider l’enseignant et ses collègues du cycle à trouver des solutions : "les enseignants spécialisés des réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED) viennent renforcer les équipes pédagogiques en apportant des compétences spécifiques permettant de mieux analyser ces situations particulières et de construire des réponses adaptées."
- l’aide ne relève ni du maître E ni du maître G ; l’assistant social ou le médecin scolaire sont alors des relais
Dans certains cas, les enseignants ont choisi des thèmes de travail et se sont répartis les élèves en fonction de leurs compétences professionnelles ou leurs domaines de prédilection. Est-ce possible ?
Une situation de dérive
- Les activités ne répondent pas aux besoins repérés au fur et à mesure des activités
- Celles-ci sont complètement déconnectées de la vie de la classe
- Le maître de l’aide personnalisée n’a pas d’informations "fraîches" sur ce qui se passe en classe
"Le maître de la classe met en œuvre l’aide personnalisée et en assure la coordination lorsqu’il ne la conduit pas entièrement lui-même", précise l’une des circulaires. Un enseignant, autre que celui de la classe, peut donc tout à fait être amené à prendre en charge des élèves de ses collègues ; il est indispensable de connaître les conditions de réussite
Conditions et contraintes du choix un maître/des élèves d'autres classes
La prise en charge de l’aide personnalisée par un autre maître que celui de la classe impose des motifs justifiés
- L’intérêt du regard neuf sur l’élève : dans ce cas, le changement de maître est de préférence "personnalisé" pour l’enfant en question
- la "spécialisation" du maître dans l’activité : par exemple, un regroupement des élèves ayant à travailler l’écriture cursive
- une communication régulière entre enseignants concernant
- la progression dans la classe et en aide personnalisée
- les besoins et les réussites des élèves pour les évaluer
- l’impact des actions sur les apprentissages en classe
Avantages du choix Le maître/ses élèves
La prise en charge par un maître de ses propres élèves permet
- une meilleure connaissance des difficultés
- une continuité plus aisée de l’action pédagogique et des liens forts avec les activités de la classe
- un transfert plus facile des connaissances et compétences acquises pendant l’aide personnalisée dans les apprentissages en classe
Peut-on prendre un groupe à deux enseignants ?
Puisque le maître de la classe assure la coordination de l’aide personnalisée lorsqu’il ne la conduit pas entièrement lui-même, le regroupement de deux enseignants avec leurs élèves est donc possible.
La prise en charge des élèves à deux présente des avantages et des contraintes
Avantages
- une bonne connaissance des élèves, des liens forts avec les activités de la classe, d’où un transfert plus facile des connaissances et compétences acquises pendant l’aide personnalisée dans les apprentissages en classe
- une gestion plus facile des groupes de niveau
- des échanges possibles de savoirs et de compétences
- la possibilité de porter un double regard et donc de mener une double analyse des difficultés
Condition et contrainte
- organisation commune des séances : choix des compétences travaillées, des supports, des modalités de travail…
1. Circulaire n°2009-088 du 17 juillet 2009 relative aux fonctions des personnels spécialisés des réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED) dans le traitement de la difficulté scolaire à l'école primaire, BO n° 31 du 27 août 2009
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Questions
- Quels types de pédagogie mettre en œuvre avec un petit groupe de 4 à 5 élèves durant l’aide personnalisée en APC ? Faut-il proposer des activités plus ludiques, sortir des activités habituellement conduites en classe, pour développer des activités plus spécifiques ?
- Les activités peuvent-elles être improvisées ?
Réponses
Quels types de pédagogie mettre en œuvre avec un petit groupe de 4 à 5 élèves durant l’aide personnalisée en APC ? Faut-il proposer des activités plus ludiques, sortir des activités habituellement conduites en classe, pour développer des activités plus spécifiques ?
Les questions que pose effectivement le choix du contenu
- Pourquoi les activités lors d'une aide personnalisée seraient-elles plus ludiques qu’en classe ?
- Au lieu de proposer des activités spécifiques, ne faut-il pas conserver pour l’aide personnalisée en APC certaines des activités habituellement conduites en classe, notamment celles qui réclament une attention individualisée du maître ?
- Ne minimise-t-on pas la valeur de l’entraînement, de la répétition, en voulant absolument parfois faire autre chose qu’en classe ?
- Le fait de n’avoir qu’un petit groupe en responsabilité ne doit-il pas modifier la démarche de l’enseignant plus que les activités ? Fait-on classe avec 5 élèves de la même manière qu’avec 25 ?
Réponses
- L’organisation maître/élèves peut être modifiée : l’enseignant peut être plus aisément à côté des élèves plutôt qu’au tableau en train de donner des explications. Il peut plus facilement susciter les interactions entre les élèves.
- L’aide personnalisée offre un espace essentiel pour mener un dialogue précis sur les tâches scolaires retenues, sur les difficultés rencontrées, sur les stratégies pour réussir. La simple mise en mots d’une stratégie erronée, puis corrigée, suffit parfois à surmonter l’erreur.
- Mais c’est un temps aussi pour aider l’élève à se passer de l’aide "Comment vas-tu t’y prendre lorsque nous serons en classe et que tu auras un exercice de ce type à faire ?"
- C’est aussi un temps privilégié pour observer l’élève, ses manières de s’y prendre. L’enseignant est dégagé des problèmes de gestion d’un grand groupe, toute son attention peut être consacrée aux élèves de ce petit groupe.
- La pédagogie ludique peut être une ressource (à condition qu’elle vise des apprentissages précis) mais elle n’est pas l’unique réponse à des difficultés. Elle peut avoir un rôle d'aide mais elle peut aussi être une entrave aux apprentissages en laissant croire à l’élève que c’est facile lorsqu’on est en aide personnalisée, "un jeu d’enfant".
- L’enseignant doit donc posséder une panoplie de types d’actions pédagogiques pour répondre à des besoins précis : ceux-ci diffèrent selon les élèves, les apprentissages, les moments de l’année. Leur mise en place est changeante, diverse, adaptée. On peut donc passer d’une semaine à l’autre, d’un jour à l’autre, voire à l’intérieur d’une même séance d’un type d’action à un autre type d’action, en maintenant en permanence le lien avec les apprentissages scolaires (ceux des programmes) et, donc, d’un jeu à un exercice très répétitif car très utile.
- L’analyse des difficultés les plus fréquentes permet de dresser une typologie des aides proposées par Roland Goigoux qui peut servir de point d’appui dans toute pratique de classe :
- Exercer, s’entraîner
- Réviser, faire le point
- Soutenir, étayer, verbaliser
- Préparer, anticiper
- Revenir en arrière, reprendre
- Compenser
- Faire autrement
Les activités peuvent-elles être improvisées ?
Réponses
- Comme toute activité scolaire, le temps d’aide personnalisée est préparé par l’enseignant. Le professeur prépare la classe et dans cette préparation est incluse l’aide personnalisée. "Si un conseiller pédagogique ou un inspecteur me rend visite, quels documents présenter concernant l’aide personnalisée ?" ;
- Cependant, selon le contexte de la classe, les difficultés des élèves, le groupe prévu, les choix de l’enseignant, l’on peut dans certains cas, jouer d’une réactivité presque immédiate et revenir en aide personnalisée sur des activités vécues le jour même ; dans cas, il s’agit bien d’adaptation improvisée (y compris lorsque l’enseignant a anticipé les difficultés), qui a toujours sa part dans une journée de classe, quelle que soit la précision de la préparation.
Questions
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- Faut-il des groupes fixes ou pas ? Faut-il limiter l’aide dans le temps ?
- Ne faudrait-il pas prévoir un ou deux groupes dont les élèves changent fréquemment car il s’agit d’élèves en difficulté passagère ? Et parallèlement constituer un groupe aidé deux fois par semaine dont les élèves ont des difficultés plus importantes ?
- Faut-il limiter l’aide dans le temps ?
- On n’a pas le temps de se réunir, les 24h de conseil des maîtres sont déjà bien occupées.
- Avec le passage aux 24h de classe par semaine, on a moins de temps pour mettre en œuvre le programme.
- Avec la semaine de quatre jours et l’aide personnalisée, les élèves, et d’ailleurs les enseignants, n’ont pas le temps de souffler.
- Que faire quand l’enseignant est remplacé ?
- Que fait le remplaçant lorsqu’il est dans son école de rattachement administratif ?
- Comment procède-t-on pour les enseignants à temps partiel dans l’école ?
Réponses
Faut-il des groupes fixes ou pas ? Faut-il limiter l’aide dans le temps ?
Les questions que pose effectivement le rythme de l’aide
- Des recherches concordantes ont montré que des interventions intenses, fréquentes, sont plus efficaces que celles plus étendues dans le temps et moins fréquentes. Par conséquent une aide chaque jour sur une période plus courte ne serait-elle pas souvent plus efficace qu’une aide une fois par semaine ?
- Dans ce cas, ne serait-on pas amené à reconsidérer des groupes d’aide à thème disciplinaire (lundi mathématiques, mardi lecture, etc.) ?
- Cependant, des cas particuliers ne peuvent-ils pas conduire à faire l’inverse ? Un temps de retour une fois par semaine sur des difficultés passagères ne serait-il pas une modalité efficace pour certains élèves ?
Ne faudrait-il pas prévoir un ou deux groupes dont les élèves changent fréquemment car il s’agit d’élèves en difficulté passagère ? Et parallèlement constituer un groupe aidé deux fois par semaine dont les élèves ont des difficultés plus importantes ?
Réponse
Ces questions montrent bien que tous les cas de figure peuvent se présenter selon les classes, les années, la période de l’année, l’organisation du cycle : il n’y a pas une réponse unique ; l’important est que les modalités se fondent sur des raisons pertinentes fondées sur des réajustements liés à des observations suivies.
Faut-il limiter l’aide dans le temps ?
Réponse
Oui.
Car il est indispensable de faire le point sur l’efficacité
- de l’aide apportée
- du choix des élèves aidés
- de l’organisation choisie
- de la complémentarité des aides.
Ce bilan est à mener en équipe à la fin de chaque période.
C’est après ce bilan que l’on peut dans certains cas reconduire l’aide personnalisée en APC pour un élève ou un groupe. Il sera en général souhaitable d’alterner une période avec aide personnalisée, une période sans aide personnalisée, afin de ne pas charger constamment le temps scolaire des mêmes enfants. Dans ce cas, comme dans d’autres, la réponse n’est pas unique.
On n’a pas le temps de se réunir, les 24h de conseil des maîtres sont déjà bien occupées.
Réponses
- Les 60h d’aides comprennent "lorsque cela s’avère indispensable, le temps proportionné nécessaire à son organisation en complément des 24 heures déjà consacrées par chaque équipe pédagogique à la concertation", précise une circulaire nationale1.
- On peut ainsi prendre 1h ou 1h30 selon le nombre de bilans, fin octobre, mi décembre, en février, en avril, en juin, qui, bien utilisées, peuvent permettre de réajuster l’organisation.
Il est utile d’associer le RASED à ces bilans.
Avec 24h de classe par semaine, on a moins de temps pour mettre en œuvre le programme.
Actuellement tous les élèves ont 24h et certains ont entre 24h et 26h d’enseignement.
- Les 2h d’aide sont aussi du temps scolaire pour mieux mettre en œuvre les programmes.
- Il est utile de repérer pour l’école élémentaire les différences en temps hebdomadaire afin d’avoir une connaissance précise des changements et des contraintes que des ajouts (de contenu) ou de réduction (d’horaires, de contenu) imposent.
Avec la semaine de quatre jours et l’APC, les élèves, et d’ailleurs les enseignants, n’ont pas le temps de souffler.
Réponses
Pour les élèves
Le temps de présence quotidien à l’école n’a guère varié pour un certain nombre d’élèves (pour ceux qui mangent à la cantine, qui restent au centre de loisirs, ou les deux) ; en revanche c’est la nature d’en moyenne 30 minutes par jour qui a été modifiée pour les élèves.
- Dans certaines situations où le long temps de récréation après le repas n’est pas aménagé, certains enfants préfèrent se rendre avec leur maître en classe pour travailler, plutôt que de rester en récréation sans jeux adaptés ou/et dans une cour exiguë ou/et pendant l’hiver dans le froid.
- Lorsque l’APC a lieu le midi, il importe de s’assurer que les élèves ne sont pas incités à manger rapidement. Lorsque l’école a deux services, les élèves participant à l’aide personnalisée ont priorité pour manger les premiers. Ils ont un temps de récréation entier de 10 min avant la reprise de la classe l’après-midi.
- Lorsque l’APC s'enchaîne directement après la classe en fin de journée, il est utile en début de séance d’organiser une rapide détente corporelle avant de remobiliser les élèves.
L’organisation de la semaine scolaire sur quatre jours pourrait amener les enseignants dans leur classe et en équipe à penser l’enchaînement des activités en fonction de leur nature : place et durée des récréations, circulation des élèves ; mise au travail, place et type d’activités pendant le temps scolaire (pourquoi souvent uniquement français et mathématiques le matin ?).
Pour les enseignants
Il est indéniable que la mise en place de l’APC a restreint les possibilités d’échanges informels et de rencontres régulières. Il est par conséquent impératif d’aménager des temps réguliers systématiques pour des rencontres et les temps de travail : il est possible de garder chaque semaine un midi ou un temps après la classe pour se rencontrer, en organisant l’aide en 3x40 min ; le décret qui régit les soixante heures les définit annuellement ; il est possible en les commençant tôt dans l’année d’avoir des semaines avec 3x30 min qui permettent donc d’organiser des temps de travail entre maîtres ; enfin les 60h intègrent un temps d’organisation qui peut se gérer collectivement.
Pour tous
Si l’expérience partagée montre que cette organisation n’est vraiment pas adaptée, il est possible de mettre en place un temps d’enseignement le mercredi matin : soit l’aide personnalisée peut être placée le mercredi matin, soit un temps de classe (ce dernier cas nécessite que le conseil d’école fasse une demande d’aménagement du temps scolaire, avec l’accord de la mairie et de l’inspecteur d’académie).
Que faire quand l’enseignant est remplacé ?
Les titulaires remplaçants ont les mêmes obligations de service que les autres enseignants : 24h hebdomadaires d'enseignement et 108h annuelles globalisées.
Ces dernières sont utilisées en fonction de l’école où s'effectue le remplacement : si l’aide personnalisée a lieu le midi, le remplaçant (ZIL ou brigade) effectue l’aide personnalisée le midi, si elle est prévue après la classe, il suit l’emploi du temps prévu. Si l’aide n’est pas organisée le jour du remplacement, le remplaçant n’est pas tenu d’être à l’école (il tient un décompte régulier afin que l'inspecteur chargé de la circonscription puisse s’assurer de la réalisation des 108h annuelles).
Que fait le remplaçant lorsqu’il est dans son école de rattachement administratif ?
Réponse
Si dans des cas exceptionnels il n’a pas de remplacement à effectuer, il peut intervenir en renfort auprès de ses collègues.
Comment procède-t-on pour les enseignants à temps partiel dans l’école ?
Réponses
Il y a deux cas de figure : l’enseignant exerce à temps partiel ou l’enseignant exerce à plein temps dans plus d’une école.
- Le service d'un enseignant exerçant à l'année dans plusieurs écoles comporte le même temps d'enseignement devant élève et 108h de service complémentaire (dont 60h d’aide personnalisée). En principe, l'enseignant effectue, dans le cadre de son service, le nombre d'heures d'aide personnalisée aux élèves correspondant aux quotités de temps partiel qu'il assure. Par exemple, s'il assure son service en complément de deux enseignants à mi-temps, il effectuera 2 fois 30h d'aide .
- Lorsqu’un enseignant exerce à temps partiel dans une école, ses 60h sont "proratisées". Il est à noter que l'enseignant "peut, s'il le souhaite et en accord en accord avec l'administration, assurer un volume d'heures d'aide personnalisée plus conséquent. Le reste du service (48h) est organisé sous la responsabilité de l'inspecteur de l'éducation nationale en liaison avec le directeur d'école et l'enseignant concerné."
Quotité |
Service hebdomadaire d'enseignement (24h) |
Service annuel complémentaire |
---|---|---|
100 % |
8 demi-journées |
108h dont 60h d'APC |
75 % |
6 demi-journées |
81h dont 45h d'APC |
50 % |
4 demi-journées |
54h dont 30h d'APC |