FOCUS SUR
L'ENSEIGNEMENT DE...
... de la lecture et de la littérature à l'école primaire
... l'écriture
... l'oral
... la langue
La troisième étape peut alors se mettre en place avec l'étude du spectacle Cendrillon de Pommerat.
La troisième étape peut alors se mettre en place avec l'étude du spectacle Cendrillon de Joël Pommerat.
Les élèves relisent le conte de Perrault en repèrent la structure et relèvent les éléments de merveilleux.
Ils découvrent la version des frères GRIMM distribuée par le professeur et la comparent à celle de Perrault.
Consigne : soulignez dans le texte de Grimm ce qui est différent de la version de Perrault.
Les élèves font des remarques sur les surprises que la lecture leur a ménagées et voici ce qu’ensemble nous en avons retenu :
Après la représentation de Cendrillon, chaque élève rédige, au brouillon, très vite, un petit texte dans lequel il énonce ce dont il veut se souvenir. Une lecture à voix haute de chacun de ces Mémentos est menée en classe. On s’écoute et l’on complète, éventuellement, ce que l’on aurait oublié de dire.
Dans une seconde étape, on questionne : Quels outils de la langue rendent le texte que vous venez de lire, plus intéressant ? Les élèves évoquent les adjectifs qualificatifs, la précision des noms communs notamment.
Consigne : A partir de vos notes et de ces observations, réécrivez ce texte en y insérant des dessins si vous le souhaitez.
Voici quelques traces de ce travail à découvrir en ouvrant le lien ci-dessous :
Magie de la boîte noire : Pommerat revisité par les élèves
Les élèves comprennent très vite la notion de détournement parodique.
Chaque élève note ce qui l’a particulièrement intéressé ou amusé ou ébloui dans le spectacle… Des groupes d’intérêts se constituent.
Les élèves évoquent la spécificité du travail de Joël Pommerat et Eric Soyer : la boite noire, la magie des lumières et des sons, la puissance de la musique, l’humour et le fait qu’il y ait si peu d’acteurs pour interpréter autant de rôles. Néanmoins reste un problème : la maison
LA MAISON
Notre avis : Charlotte et moi (Lucile) ne savons pas si la vitre de la maison de la belle mère de Cendrillon est un effet projeté sur le mur, ou une vitre, ou si c’est une image sur un grand tableau qui nous donne l’impression que c’est une vitre. On a l’impression que c’est un long couloir qui n’a pas de fin. Ou bien est-ce que la pelouse, les fleurs et les arbres sont vrais ?
Consigne : en vous appuyant sur la fiche d’analyse de la représentation théâtrale (cf. infra), préparez un petit exposé sur le personnage que vous avez choisi. Voici par exemple l’exposé d’un groupe de garçons concernant le personnage du Prince :
Le prince est potelé, de petite taille et jeune, il ne connaît rien du monde extérieur à son château et il croit à des histoires qui ne tiennent pas debout. Par exemple, il croit que sa mère est coincée dans la grève des transports depuis 10 ans alors qu’elle est morte. Il ne connaît pas les usages de politesse : ainsi il offre sa chaussure à Cendrillon. Il n’a ni la stature ni l’autorité d’un prince. Il n’a aucune fierté. Il est timide, empoté et statique. Il est maladroit car il bouscule souvent les gens et étourdi car il oublie de donner ses coordonnées à Cendrillon. Il a plus une voix d’enfant que d’adolescent. Les couleurs de ses habits ne sont pas variées car ils ne sont que rouges. Les chaussures font un peu vieux-jeu, il est démodé.
Autre exemple : ces deux petits exposés, de deux groupes de filles , concernant la Marraine:
Personnalité
La marraine est un personnage drôle et amusant, quand elle est drôle elle est impolie dans son langage comme dans ses manières : elle fume, s’invite chez Sandra, casse son lit et dort dans sa penderie branlante en tissu. A 314 ans, elle en a assez de la vie, parle comme une poissonnière et aimerait connaître des choses nouvelles.
Ses pouvoirs
La fée lassée de toutes ces années, essaie une autre magie que la sienne, une magie truquée basée sur l’illusion, qu’elle n’arrive pas à exécuter. La marraine, même à travers sa magie reste drôle, surtout lorsqu’elle rate ses tours. Quand la marraine réussit un tour c’est un exploit : à cause d’elle Sandra s’est retrouvée déguisée en animal mi-mouton mi-ours et en majorette avant de désespérer et de décider qu’elle choisirait elle-même les habits qu’elle mettrait au bal. En tant que magicienne, elle se trouve forte mais ne réussit aucun de ses tours, par contre, en fée elle est très douée : elle arrive à remonter le temps pour que Sandra comprenne les dernières paroles de sa mère.
Conclusion
C’est grâce à la marraine que l’histoire se déroule, elle incite Sandra à aller au bal, ainsi, cette dernière rencontre le prince. C’est elle qui représente la magie de la pièce.
Le langage de la marraine
Quand elle parle avec Cendrillon, elle emploie un langage grossier, vulgaire ou familier Elle parle beaucoup et utilise un langage franc et dur. Elle coupe souvent la parole. Elle n’écoute qu’elle. Elle parle comme les jeunes entre eux (ou essaie). Elle crie souvent et dès qu'elle parle avec Sandra, elle se fâche. Elle la contredit tout le temps. La marraine ne parle pas le langage de son époque. Elle a huit siècles, mais elle parle comme si elle avait quatorze ans.
Les costumes de la marraine
Quand la marraine apparaît pour la première fois, ses habits sont vieux, ils sont de couleur rouge et marron. Au cours de la pièce, la marraine ne change pas de vêtements. Elle porte des chaussures noires à talon.
Remarques : Aucun groupe n’a voulu travailler sur le personnage de Cendrillon : il semble qu’ils ne supportent pas ce que sa mère lui « aurait » imposé et refusent, sans pouvoir l’exprimer, les contraintes et « châtiments » qu’elle s’inflige. Néanmoins, la question de la promesse qu’elle fait à sa mère sur son lit de mort, et de sa destinée tragique est abordée, oralement, en classe entière. Les élèves, qui connaissent l’histoire d’Œdipe nous la racontent et le lien est fait entre le tragique du mythe grec et celui des contes !Argument ou sujet ! Ecrire un texte de théâtre : rédigez la scène de Cendrillon que vous auriez aimé voir écrite et mise en scène par Joël Pommerat
Par oral, en classe entière : recherche des idées de scènes .
Propositions des élèves :
Consignes :
Les groupes sont constitués par le professeur de trois ou quatre élèves, de niveaux, de compétences et de sexes différents, exigence imposée avec diplomatie mais fermeté : quelques petites tensions sont à gérer.
Consigne donnée oralement : vérifiez que le texte peut-être facilement «mis en bouche», que le propos est juste, conforme aux personnages, à leur humeur, à la situation et faites des propositions constructives. L’auteur du texte le modifie éventuellement.
Chacun distribue son texte aux camarades de son groupe. Répartition des rôles. On peut jouer un rôle à plusieurs si l'on veut...
Les élèves se dispersent dans la classe, le couloir annexe et dans la cour, sous le regard du professeur. Un temps limité est donné. Une aide est apportée à certains groupes au fur et à mesure de leurs besoins. Ils apportent d’autres modifications aux textes, tant dans les répliques que dans les didascalies.
Voici quelques-uns de ces textes "choisis" de façon aléatoire puisque ce sont ceux dont je dispose au moment où s'écrivent ces lignes.
Les deux soeurs révèlent à la belle-mère que c’est Cendrillon que le Prince aime
Le fantôme de la belle mère trouve une lettre du père qui lui révèle la vérité
La rencontre du père et de la belle-mère
Rencontre entre le père et la belle-mère
Le jeune couple fête son mariage par un voyage de noces au fin fond...
Consigne : On n’applaudit pas car c’est une étape du travail qui vient de se dérouler.
Les élèves qui ont joué répondent à ces questions : comment cela s’est-il passé ? Avez-vous réussi à faire ce que vous aviez prévu ? Les élèves-acteurs constatent que, lorsqu’on joue devant les autres la première fois, on ne sait plus son texte ; que toute modification de déplacement, de mimique, d’attitude, perturbe la mémoire ; que réciter n’est pas jouer.
Les élèves-spectateurs, qui ont assisté à la scène, disent ce qu’ils pensent qui pourrait améliorer le travail de leurs camarades. Synthèse et précisions complémentaires du professeur.
Aide technique (par exemple placement, ou diction, jeu scénique, comment placer sa voix, comment « recevoir » une réplique, supprimer les blancs ou faire des poses, faire sonner les consonnes…)
Remise en jeu du groupe, etc.
En voici quelques exemples, qui bien entendu ne sont pas exhaustifs...
Les élèves ont apprécié de jouer avec des camarades qu’ils n’auraient pas forcément fréquentés, qui n’ont pas le même « niveau » scolaire, qui ne sont pas de même milieu social, sans doute mais qui, pour ce travail avaient des compétences différentes et très complémentaires. Par ailleurs, ils ont appris à échanger, à s’entraider pour produire le meilleur d’eux-mêmes et ont acquis une très grande autonomie dans le travail qui se ressent d’ailleurs dans tous les cours (cf. bilan de conseil de classe du deuxième trimestre) : usage des ressources numériques, des dictionnaires, des locaux. Ils ont enrichi leur langue et acquis plus d’aisance à la pratiquer. Tous les élèves viennent en cours avec plaisir et ont progressé.
L’écriture longue d’un conte s’est faite à partir du spectacle Raoul Pèques ou la vaisselle de sept ans, de Maël Le Mée, Théâtre de la Ville, spectacle en écho, notamment à Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll que les élèves ont lu.
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