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La crise des dettes souveraines, A. Brender, F. Pisani et E. Gagna

Coll. Repères, Éd. La Découverte, Juin 2012

La crise de la finance globalisée a eu de lourdes conséquences, en particulier pour la plupart des pays développés : pour éviter un effondrement de leur croissance économique (et une explosion incontrôlable de leur chômage), ils ont laissé, à parti des années 2000, leurs déficits budgétaires se creuser. Ce faisant, ils ont favorisé une autre crise, celle des dettes souveraines.

Après avoir défini et différencié dette souveraine et dette privée, les auteurs décrivent cet enchaînement et montrent que celui-ci a fini par imposer aux Etats des politiques restrictives destinées à alléger leur endettement public (afin de préserver leur solvabilité et de rassurer ainsi les marchés) au risque de freiner dangereusement l’activité économique…et de rendre plus difficile encore le retour à une situation budgétaire moins déséquilibrée.

Si le Japon et les Etats-Unis ont privilégié la préservation de la croissance économique, les Etats de la zone euro ont opté pour le retour, progressif mais à marche forcée, à l’équilibre budgétaire. Chaque « stratégie » comportant des risques et procurant plus ou moins de marges de manœuvre, mais aucune ne semblant, pour l’instant au moins, très efficace.

Le dernier chapitre mérite une attention particulière car les auteurs y décrivent le rôle important que les dettes de ces Etats jouent dans le système monétaire et financier international : leur crainte étant de voir la crise des dettes souveraines dégénérer en crise de ce système.

Leur conclusion n’est guère optimiste, ni sur la proximité de la résolution de cette crise des dettes souveraines ni dans la capacité des Etats à se coordonner pour éviter qu’elle ne contamine le système monétaire et financier (ainsi que le commerce international).

Lecture très instructive et donc tout à fait recommandable.