Coll. Recherches, Éd. La Découverte, 237p., Mai 2013

Près de 20 sociologues, dont H. Becker lui-même, ont contribué à cet ouvrage. Dans la 1^ère partie, on trouve des études de cas tandis que dans la 2nde sont présentés des textes théoriques traitant d’épistémologie et/ou de méthodologie.

Les travaux présentés dans la 1ère partie abordent le « théâtre social du travail » dans des espaces professionnels très variés : depuis la pratique du dopage comme élément constitutif de la culture professionnelle cycliste jusqu’aux difficultés de construction de l’identité professionnelle éprouvées par les responsables des ressources humaines dans les entreprises, en passant par la « mise en scène ordinaire » du travail hospitalier et du travail observable dans les mondes de l’art (et leur marges).

Dans la 2^nde partie, on trouvera des analyses de l’héritage interactionniste dans les méthodes d’enquête ou dans l’approche des faits sociaux par Becker : sont ainsi évoqués l’usage de l’approche biographique, l’utilisation des photographies dans l’enquête ethnographique ; d’autres auteurs ont étudié le statut et l’usage de certains concepts utilisés par Becker.

A cet égard, outre évidemment une précieuse grille de lecture des ouvrages de Becker, ce livre propose aussi une introduction vivante à l’interactionnisme, courant dont Becker constitue une figure dynamique (sa curiosité le pousse à s’intéresser à une multitude d’objets sociologiques), originale (il peut être considéré comme un « défricheur » de champs jusque-là peu ou pas explorés) et attachante (sa sociologie est toujours exigeante tout en étant empreinte d’humour, de légèreté).

Ouvrage tout à fait passionnant dans lequel le lecteur pourra piocher en fonction de ses centres d’intérêt.