Cette séquence de cours s’intègre au thème 3 "Société, culture, politique dans la France du XIXe siècle", du programme d’histoire de 4e. Elle comprend une proposition de séance d’accompagnement personnalisé ainsi qu’une proposition d’EPI. Ce travail prend en considération le renouvellement de l’histoire politique observée depuis une trentaine d’années, en insistant particulièrement sur l’apprentissage de la citoyenneté à travers la pratique du vote. Cette proposition pédagogique a été réalisée par Bertrand Jolivet et Fabien Jouan, professeurs d'histoire et de géographie, formateurs à l’Espé de Paris, sous le pilotage de Rachid Azzouz, Véronique Grandpierre et Jacqueline Jalta, IA-IPR. Il a été présenté en mars 2016 lors des animations consacrées aux programmes d’histoire et de géographie applicables à la rentrée 2016.
Problématique
Comment les Français ont-ils fait la conquête du suffrage universel entre 1815 et 1848 ?
Comment les Français ont-ils fait l'apprentissage du suffrage universel entre 1848 et 1870 ?
Pour l’introduction :
Pour la première partie : I. Comment les Français ont-ils fait la conquête du suffrage universel de 1815 à 1848 ?
Pour la seconde partie : II. Comment les Français ont-ils fait l’apprentissage du suffrage universel entre 1848 et 1870 ?
A. Voter sous la Seconde République (1848-1852)
B. Voter sous le Second Empire (1952-1870)
Introduction
En phase dialoguée, un tableau statistique portant sur l’évolution du nombre d’électeurs de 1815 à 1870 est proposé aux élèves. Il met en évidence :
Le professeur présente ensuite les deux fils conducteurs de la séquence qui sont notés sur le cahier :
I. Comment les Français ont-ils fait la conquête du suffrage universel de 1815 à 1848 ?
Dans un premier temps, en cours dialogué, les élèves identifient à l’aide d’organigrammes les conditions pour être électeur sous la Restauration puis sous la Monarchie de Juillet. Au fur et à mesure, les élèves complètent les deux premières colonnes d’un tableau de synthèse.
Dans un deuxième temps, en autonomie, les élèves confrontent deux documents présentant les points de vue opposés de Ledru-Rollin et de Guizot sur le suffrage universel en 1841-1842.
La confrontation des deux documents permet de comprendre les enjeux du suffrage universel en lien avec l’émergence de la question sociale. L'enseignant apporte les connaissances nécessaires à la compréhension des enjeux du débat. La trace écrite est élaborée progressivement avec les élèves puis notée sur le cahier.
II. Comment les Français ont-ils fait l’apprentissage du suffrage universel entre 1848 et 1870 ?
A. Voter sous la Seconde République
Pour comprendre comment les Français ont expérimenté, pour la première fois, le suffrage universel, les élèves étudient des documents exposant les pratiques concrètes du vote en avril 1848.
La classe est divisée en deux groupes qui travaillent chacun sur un ensemble documentaire :
Afin d’éclairer les documents, l’enseignant explique que le vote se déroule au chef-lieu de canton, ce qui nécessite de se déplacer sur de longues distances, et que le grand nombre d’électeurs a conduit à organiser le scrutin sur deux jours, le dimanche de Pâques 23 avril et le lundi suivant.
Après la phase de correction de l’exercice en autonomie, le professeur raconte la victoire de Louis-Napoléon Bonaparte lors des élections du 10 décembre 1848 et analyse dans le cadre d’un cours dialogué la carte électorale de cette même élection.
Carte des résultats de l’élection présidentielle du 10 décembre 1848, d’après GAILLARD, Jean-Michel, Histoire 2de, Les fondements du monde contemporain, Paris, Bréal, 2001
L’heure de cours s’achève en remplissant la troisième colonne du tableau de synthèse (Seconde République 1848-1852).
Séance d’accompagnement personnalisé
Cette séance d’accompagnement personnalisé s’appuie sur les principes de la différenciation pédagogique. L’objectif est commun à tous les élèves, mais les degrés de guidage dans l’activité sont variables en fonction des difficultés des élèves.
Structurée autour de la compétence « Connaître les caractéristiques des récits historiques et en rédiger », les élèves organisent et rédigent un récit historique expliquant pourquoi l'année 1848 est un moment de rupture qui permet aux Français de faire l'apprentissage du suffrage universel. Afin d’élaborer la structure du récit, les élèves sont répartis en trois groupes en fonction de leur besoin de guidage dans l’activité.
À l’aide la grille d’évaluation, les élèves évaluent le récit de l’un de leurs camarades (évaluation croisée).
B. Voter sous le Second Empire (1852-1870)
En introduction, l’enseignant raconte le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte, le 2 décembre 1851, puis l’instauration du Second Empire un an plus tard. Il montre le lien entre ces événements et la question du suffrage : Louis-Napoléon Bonaparte n’a pas le droit de se représenter à la présidentielle ; il restaure le suffrage universel après son coup d’État (le suffrage universel avait été amputé par une loi électorale de 1850 imposant 3 ans de résidence au même lieu comme nouvelle condition). L’enseignant insiste sur le caractère autoritaire du nouveau régime : Napoléon III est empereur à vie, rétablit le caractère dynastique du régime, concentre l'essentiel du pouvoir.
Ce récit permet de soulever un paradoxe : comment Louis-Napoléon parvient-il à la fois à rétablir le suffrage universel et à instaurer un régime autoritaire ? On peut le formuler autrement : que signifie voter au suffrage universel dans un régime autoritaire ?
Afin de répondre à cette question, les élèves étudient les deux grandes occasions où s'exprime le suffrage universel à l'échelle nationale sous le Second Empire : les élections législatives et les plébiscites.
La classe est divisée en deux groupes qui travaillent chacun sur un ensemble documentaire :
Honoré Daumier, estampe publiée dans Le Charivari, 30 avril 1870, BNF
Dans chaque groupe, les élèves confrontent un document source, témoignant de l'instrumentalisation du vote par le pouvoir impérial, à un texte d'historien nuançant ce point de vue, ce qui leur permet d'exercer leur esprit critique. Chaque groupe prend connaissance en lecture silencieuse du document source. Puis, dans la cadre d’un travail en autonomie, les élèves :
La trace écrite est ensuite élaborée avec les élèves puis notée dans le cahier. En fin de séance, les élèves complètent le tableau de synthèse.
L'évaluation sommative est une étude d'un témoignage du maire d'un village d'Alsace sur le plébiscite de mai 1870.
Arts, république et citoyenneté en classe de 4e.
Cet Epi permet de traiter des thématiques des programmes d’histoire, d’éducation musicale et d’arts plastiques. Il peut aussi
- le parcours d’éducation artistique et culturelle ;
- le parcours citoyen.
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Bibliographie
Sitographie
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