Ed. La Découverte, 230p., Octobre 2012

L’ouvrage veut « compter et conter » le travail des femmes, entre 1901 et 2011 ; tâche plus difficile qu’il n’y paraît car « l’activité professionnelle des femmes est à la fois une réalité économique et une construction sociale ».

Et les auteurs, dans une démarche militante (mais solidement argumentée et… justifiée, semble-t-il) visent à apporter une « réponse sociologique et statistique au brouillage idéologique qui…occulte l’importance du travail professionnel des femmes, minimise le poids de leur contribution à l’activité économique du pays et dévalorise, par là, leur statut dans la société ».

Or, l’ouvrage montre que le travail des femmes a, sur cette période au moins, toujours constitué un apport massif et indispensable et que le salaire des femmes n’a que rarement constitué un simple appoint pour leur famille.

Le travail d’investigation « au microscope » effectué par les auteurs est impressionnant et le regard qu’elles portent sur les résultats obtenus permet de saisir les raisons pour lesquelles à la fois la mesure du travail féminin est compliquée et les interprétations qui ont pu être données des évolutions de celui-ci sont si divergentes.

La minoration fréquente de l’activité professionnelle des femmes, la « suspicion d’inactivité » qui s’est longtemps (encore ?) appliquée aux femmes sont ici battues en brèche.

Une bibliographie très fournie complète l’ouvrage qui mérite de devenir, sur cette question du travail des femmes, une référence à la fois d’un point de vue méthodologique (comment décrypter des statistiques) et d’un point de vue informatif (vision de long terme sur le travail des femmes).

Un ouvrage tout à fait recommandable et utilisable tant en SES qu’en ECJS.