Compte–rendu du spectacle Oh ! Louis… suite et fin

Deuxième critique proposée par Baptiste Sciuto, classe de 4.5.

Le lundi 18 décembre, nous sommes allés au théâtre de la Cité Internationale pour voir la pièce de théâtre « Oh ! Louis… » de Robyn Orlin dont le personnage principal Louis XIV est joué par Benjamin Pech.

 Au début, quand je me suis installé, j’ai trouvé étrange de voir des oranges posées sur certains sièges (je me suis dit que c’était en rapport avec Louis XIV qui possédait des orangers).

Et le danseur a montré comment éplucher une orange et la manger, à l‘Africaine.

 Sur la scène, était déposée une immense couverture de survie ; avec des ballons en forme de lion suspendus, et un grand cercle rond sur lequel étaient projetées des vidéos que l’interprète filmait avec son smartphone : cet objet faisait figure de grand miroir-soleil. Je pense que l’ensemble était assez moqueur – le comédien prenait les spectateurs pour des idiots, de la même façon que Louis XIV considérait son peuple.

 Benjamin Pech embrassait les spectatrices qui étaient assises à côté de lui : il se choisissait une reine dans le public/le peuple, se laissant véritablement aller. A l’entrée du public, la couverture de survie installée sur les sièges, et tirée par ses propres soins, libérait peu à peu les places pour que chacun puisse prendre place.

 Ce Louis XIV était arrogant face aux spectateurs, privilégiant une attitude de roi qui ne pense qu’à lui, égoïste, considérant son peuple tel un groupe de « demeurés ».

 Ce roi avait à sa disposition un serviteur – le musicien au clavecin – qui récitait à son maître assez indifférent certains articles du Code Noir. On assista même à une scène où le roi tentait de violer son serviteur… : Monsieur le Roi a tous les droits.

 Au cours de la représentation, l’interprète se dévêt de tous ses atours (sauf le caleçon, bien sûr) afin de contrer l’esthétique de l’Opéra de Paris qui exige des danseurs une tenue stricte, classique et codifiée, ne serait-ce que le port de collants.

Une sorte de geste provocateur de l’art contemporain contre les canons classiques.

 Louis s’est comporté avec les spectateurs comme s’il s’agissait d’enfants immatures, soit la considération même qu’il portait à son propre peuple – et qui est attaquée ici.

 Un spectacle édifiant.

 

Baptiste Sciuto, classe de 4.5.