Portrait de Germaine Tillion

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GERMAINE TILLION est née le 30 mai 1907 à Allègre en Haute-Loire, elle est morte le 19 avril 2008 à Saint-Mandé, commune proche de notre collège.

 

Ethnologue, elle a réalisé de nombreux travaux de recherche sur l’ethnie berbère des Chaouias dans l’Aurès en Algérie. Sur le sujet, elle a notamment publié Le Harem et les cousins en 1966.

 

Au moment de la Seconde Guerre mondiale, elle rentre très rapidement en résistance, dès 1940, contre l’occupation nazie. Elle appartint alors au groupe dit du « musée de l’Homme » qui travaille au renseignement et à l’évasion des prisonniers de guerre. Elle sera arrêtée par les nazis en 1942 sur la dénonciation d’un prêtre, l’abbé Robert Alesch. Elle est ensuite déportée au camp de Ravensbrück en Allemagne. Sa mère, également arrêtée, sera assassinée par les nazis dans ce même camp.

Courageuse et déterminée et malgré un travail harassant (Ravensbrück est un camp de travail), elle décide d’analyser le fonctionnement du camp de l’intérieur. Son étude sera publiée en 1947 sous le titre de Ravensbrück. Clandestinement, avec ses amies, elle écrit également une opérette parodique, Le Verfügbar aux Enfers, qui dénonce les dures conditions de détention.

 

Après la guerre, elle se consacre à l’étude des régimes concentrationnaires. Dès le début des années 50, membre du jury de la Commission internationale contre le régime concentrationnaire, elle dénonce l’existence de camps de concentration en URSS. Dans le cadre de son enseignement à l’Ecole pratique des Hautes Etudes, elle poursuit ses recherches ethnologiques et réalise de nombreuses missions en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.

 

En 1954, elle est chargée de mission au Cabinet du Gouverneur général de l’Algérie, Jacques Soustelle. Elle crée le Service des Centres Sociaux pour venir en aide à la population pauvre. Durant la Guerre d’Algérie, elle œuvre pour le retour à la paix et lutte contre la torture. Elle multiplie les démarches en faveur des condamnés à mort.

 

A l’arrivée au pouvoir du Général de Gaulle, elle est chargée de mission au Cabinet du Ministère de l’Education Nationale. Elle développe l’enseignement dans les prisons et les bourses pour les étudiants étrangers.

Durant les années 60, elle organise de nombreuses missions d’étude ethnologique dans la cadre du CNRS. Elle travaille également pour l’ONU.

 

Jusqu’à sa disparition en 2008, elle publie de nombreux ouvrages d’ethnographie, mais aussi des livres d’entretiens. Elle poursuit sa lutte contre la torture et la peine de mort. A l’occasion de son centenaire en 2007, son opérette Le Verfügbar est mise en scène au théâtre du Châtelet. Elle a fait don de ses archives à la Bibliothèque Nationale de France.

 

Germaine Tillion a reçu de nombreuses distinctions :

-    Grand-croix de la Légion d’honneur;

-    Grand-croix de l’ordre national du Mérite;

-    Croix de guerre 1939-1945;

-    Médaille de la Résistance;

-    Commandeur de l’ordre du Mérite de la République fédérale d’Allemagne.

 

POUR EN SAVOIR PLUS

Site Internet de l’association Germaine Tillion : http://www.germaine-tillion.org/