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Rencontre avec une journaliste

Ce lundi 8 avril les élèves de 4ème C ont rencontré Emmanuelle Souffi, journaliste au Journal du Dimanche. 

Elle a présenté son métier et répondu aux questions des élèves sur les médias et le métier de journaliste. 

Questions des élèves

  •  Avez-vous déjà eu des articles censurés par l'état ?

"Non. Un journaliste peut subir des pressions politiques (ex de sujets sensibles : l'affaire Benala, Carlos Ghosn). Certaines personnalités peuvent être mécontentes et vous le faire savoir. Vous avez intérêt à ce que votre article soit bien étayé. Il arrive que les enquêtes qui sont publiées défendent un seul point de vue. Ce n'est pas assez objectif. Le rédacteur en chef demande aux journalistes d'enquêter d'un côté et pas forcément de l'autre. Le journaliste a une liberté encadrée et un peu limitée aujourd'hui."

 

  • Avez-vous déjà eu envie de publier quelque chose sans être relue par le rédacteur en chef du journal ? 

"Non. Etre relu c'est important. On peut vite faire une erreur. C'est une sécurité."

 

  • Avez-vous déjà eu envie de lancer votre journal ? 

"Oui il y a 2 ans, j'ai voulu lancer avec des amis un journal en ligne spécialisé sur les questions sociales, un "pure player".

 

  •  Ça prend combien d'années pour être journaliste ?

"Au moins 5 ans, sinon il existe des filières courtes en 3 ans. Autrefois, on pouvait se reconvertir, se former sur le tas. Plus maintenant. Il faut passer par une école de journaliste."

 

  • Est-ce qu'on gagne bien sa vie ?

"C'est difficile. Au début, on travaille en free-lance. On est pigiste."

 

  • Avez-vous déjà été à l'étranger dans le cadre de ton travail ?

"Oui. Pas dans un pays en guerre. Dans les zones de conflit, il y a des "fixeurs" qui sont là pour guider le journaliste, et lui servir de traducteur (c'est une nouvelle profession qui n'existait pas il y a quelques années, il s'agit souvent de personnes qui travaillaient dans l'armée). Dernièrement, plusieurs journalistes se sont rendus au Moyen-Orient pour enquêter sur le rapatriement des enfants nés de partisans français de Daesh."

 

A la fin de la séance, les élèves ont parlé de leurs propres pratiques. Ils ont du mal à comprendre que l'on puisse payer pour accéder à de l'information et trouvent que manipuler un journal papier n'est pas une chose aisée. Beaucoup ne sont pas familiarisés avec les rubriques. 

Emmanuelle conclut en disant que les journalistes ne sont pas assez au fait des nouveaux usages et qu'ils ne réfléchissent peut être pas suffisamment à l'évolution de leur lectorat : "on a pris du retard pour enrayer la chute des ventes."