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Sortie des 3e2 pour la journée de la mémoire des génocides

Voici quelques réactions d’élèves de 3ème 2, après la sortie au Grand Amphithéâtre de La Sorbonne le vendredi 2 février 2024 pour LA JOURNÉE DE LA MÉMOIRE DES GÉNOCIDES ET DE LA PRÉVENTION DES CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ.

Pendant trois heures, nous avons pu écouter les témoignages du Directeur du Mémorial de la Shoah, M. Jacques Fredj, d’un historien et surtout de deux rescapées, Yvette Lévy et Arlette Reiman Testyler, respectivement âgées de 97 et 90 ans.

 

Les parents d’Yvette Lévy sont des juifs alsaciens qui ont déménagé à Noisy-le-Sec où elle grandit avec ses deux frères. En 1940, la famille part à Tours. De retour à Paris, elle subit les lois sur le statut des juifs décrétées par le régime de Vichy. D’abord internée au camp de Drancy, elle sera ensuite déportée au camp d’Auschwitz-Birkenau. Libérée, elle retrouvera ses parents et ses deux frères à Paris.

 

Arlette Testyler est une Française originaire de Pologne. Raflée avec sa sœur et sa mère le 16 juillet 1942, elle survit à la rafle du Vélodrome d’hiver et à l’internement au camp de transit de Beaune-la-Rolande. Elles vivent ensuite cachées dans une famille d’artisans-savetiers en Touraine.

La chorale du collège Gustave Flaubert a interprété 3 chants au fil de cette cérémonie.

 

  • « J’ai été particulièrement émue lorsqu’Arlette a raconté que le gardien du parc où elle se rendait tous les jours et qui la connaissait très bien, lui en a interdit l’accès du jour au lendemain car elle portait l’étoile jaune. Le panneau portait la mention suivante : « ACCÈS INTERDIT AUX CHIENS ET AUX JUIFS ». Louane

 

  • « C’est extrêmement important de consacrer une journée à la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’humanité, d’entendre des témoignages pour qu’on n’oublie jamais les victimes. » Louane

 

  • « Ce qui m’a marqué, c’est le discours d’Arlette sur la paix, l’amour et l’importance de l’éducation. » Andrea

 

  • « Arlette nous a demandé de ne pas oublier son histoire car nous sommes l’avenir. » Alya

 

  • « J’ai été émue quand Arlette nous a dit que, dans le camp, les enfants jouaient à la rafle. »

 

  • « Les deux rescapées étaient encore très émues, surtout Arlette qui a même pleuré. » Adja

 

  • « Je (Yvette) ne vais pas continuer à en parler, parce que c’est trop triste. » Loretta

 

  • « L’amphithéâtre était très imposant, à la hauteur de l’événement. » Noé

 

  • « Ce qui m’a marqué, c’est quand Arlette a raconté avoir vu une personne se suicider en sautant des marches en haut du Vel’ d’Hiv’ alors qu’elle-même n’avait que 9 ans. » Marley

 

  • « J’ai eu plusieurs fois les larmes aux yeux. Il faut dire la vérité face aux négationnistes, ne pas nier l’existence de la Shoah. » Juliette

 

  • « Nous avons le devoir de ne pas oublier les génocides (Arménie ; Rwanda…) pour que cela ne se reproduise jamais. » Violeta

 

  • « Je retiens l’importance de l’amour, de la famille, de la Résistance ; ne jamais tolérer ou laisser passer aucune forme de racisme et d’antisémitisme. » Violeta

 

  • « Lors de ces deux témoignages, j’ai beaucoup réfléchi et appris, je remercie infiniment Yvette Lévy et Arlette Testyler pour leur témoignage. » Louis

 

  • « Le conte de Jean-Claude Grumberg, La plus précieuse des marchandises, m’a beaucoup plu et les élèves de Terminale de Louis Le Grand l’ont très bien lu. Ce fut la sortie la plus passionnante de mes années de collège. Merci aux personnes qui l’ont rendue possible. » Thomas

 

  • « L’histoire de la maman d’Arlette qui dirigeait les hommes devant le wagon à bestiaux pour ne pas se précipiter sur les bidons d’eau et laisser boire les plus jeunes enfants m’a émue. Elle a dit à sa propre fille assoiffée : « ton tour viendra plus tard ». » Lili

 

  • « J’ai retenu l’histoire sur la mère d’Arlette qui organisait au mieux les conditions dans les trains des déportés, demandant aux adultes proches des portes de faire respirer les enfants en les portant en hauteur. » Milo

 

  • « J’ai trouvé le témoignage d’Yvette Lévy très intéressant même si elle ne parlait pas tout le temps dans le micro et semblait jouer avec. Cela m’a également plu lorsque les élèves du collège Gustave Flaubert ont chanté Le Chant des Partisans juifs en yiddish puis La Marseillaise.» Minh

 

  • « A la fin du dernier refrain du Chant des Partisans juifs, le mot « piocher » est devenu « aimer ». J’ai trouvé que ce mot avait une grande importance ; il venait aussi conclure la lecture du conte de Grumberg. J’ai eu les larmes aux yeux lors de l’anecdote du porte-plume fabriqué par le père d’Arlette, mort en déportation. De nombreuses vies et familles ont été détruites. » Julia

 

  • « Yvette et Arlette sont des « Passeuses de Mémoire ». C’est important que notre génération prenne la relève et continue à transmettre la Mémoire des victimes. Il ne faut jamais les oublier. » Victoire

 

  • « Ce qui m’a marqué, c’est que personne ne croyait les rescapés des camps à leur retour et ne voulait les écouter. Certains prétendaient Même qu’ils étaient « contagieux » ou avaient dû « pactiser » avec les nazis pour être encore vivants. » Justin S.

 

  • « Dans le Vélodrome d’Hiver, les policiers français avaient coupé l’eau et il n’y avait pas de toilettes. » Justin S.

 

  • « Yvette aidait les enfants abandonnés pendant la guerre car leurs parents avaient été déportés. Elle a sauvé ses parents en mentant et en refusant de donner son nom de famille. » Blanche

 

  • « Dans le camp de transit de Pithiviers, le père d’Arlette lui a fabriqué un stylo à plume en bois avec une photo de lui dessus et un message gravé. Elle a utilisé cette plume pour passer son brevet et la garde toujours précieusement avec elle. C’était une sortie riche en émotions que je ne suis pas prête d’oublier. » Joana

 

  • « Arlette, au Vélodrome d’Hiver, a demandé à sa maman d’aller chercher Voltaire et Rousseau que son père admirait tant pour venir les sauver. » Mme Léger

 

  • « Un prêtre a sauvé Arlette lors d’une arrestation en la cachant dans son jardin, lui demandant d’abord si elle aimait les fraises. » Mme Léger

 

Pour conclure, je dirais que ces témoignages, en dépit des horreurs vécues et d’un contexte actuel très inquiétant, se sont tous terminés sur une note d’espoir : l’importance de l’amour, de l’éducation, de la jeunesse et de la nécessité de témoigner pour ne jamais oublier.

Merci à Mmes Anquetil et Roscouët, qui chaque année participent au concours de la Résistance ; merci à Daphné Le Tellec qui nous a accompagnés.

 

Mme Léger, professeur de Français de la 3ème 2